Marie Boëton et Flore Thomasset
ENQUÊTE – Sur environ 460 Français mineurs qui sont nés ou ont vécu en Syrie, une cinquantaine seraient rentrés en France.
La justice et les services sociaux s’organisent pour les prendre en charge, mais ce n’est pas sans poser de multiples questions éthiques.
En apparence, ce sont deux fillettes comme les autres. Sauf que Maryam (6 ans) et Noussayba (8 ans) ont vécu deux ans en Syrie, embarquées par leur mère et leur beau-père, deux Français radicalisés.
À la mort de son compagnon, la maman s’est résignée à rentrer en France il y a un an, avec les fillettes dans ses bagages. « À leur retour, les deux gamines étaient tétanisées », se souvient Maître Gabriel Versini – Bullara du Barreau de Lyon et l’avocat de leur père qui, pendant deux ans, a remué ciel et terre pour retrouver ses filles.
Qu’ont-elles vécu en Syrie ? À quoi ont-elles assisté ? Aujourd’hui encore, leur récit reste parcellaire. « On sait qu’elles ont vu des cadavres gisant au sol, poursuit l’avocat. À la manière dont elles sursautent au moindre bruit, on peut imaginer qu’elles ont aussi connu les bombardements. »
Déscolarisées, « elles ont été laissées dans une totale errance éducative, récréative et intellectuelle », ajoute l’avocat. Une chose est sûre, les rares activités proposées excluaient les enfants de l’autre sexe. « Au début, je sentais la suspicion de Noussayba… parce que j’étais un homme », précise Maître Gabriel Versini – Bullara…..
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